Reportage
Intégrer la lutte contre le VIH/sida aux programmes portant sur la santé et le développement en général
10 juin 2011
10 juin 201110 juin 2011Sortir le sida de son isolement et l'intégrer aux programmes : tel était le thème de la table ronde officielle finale qui s'est tenue le dernier jour de la Réunion de haut niveau de l'Assemblée générale des Nations unies sur le sida.
Présidée par Son Excellence Gervais Rufyikiri, second vice-président du Burundi, la table ronde était animée par Laurie Garrett, spécialiste des questions de santé mondiale au sein du Council on Foreign Relations (Conseil des relations étrangères), et a réuni la lauréate du Prix Nobel de médecine Françoise Barré-Sinoussi, de l'Institut Pasteur, Aditi Sharma, représentante de la société civile, de la Coalition internationale de la préparation au traitement, Jorge Sampaio, envoyé spécial du secrétaire général des Nations unies auprès du partenariat Halte à la tuberculose, et Ragnhild Mathisen, secrétaire d'État auprès du ministère de la Santé de Norvège.
Relier le VIH à la santé et au développement
Trente ans après le début de l'épidémie de VIH, le sida fait désormais partie intégrante des défis que doivent relever les pays en matière de santé et de développement. Cependant, nous devons renforcer ces liens afin de parvenir à l'accès universel et d'assurer la continuité de la riposte au VIH. Les participants ont identifié les principaux bénéfices et les éléments essentiels de l'intégration du VIH dans les autres programmes de santé et de développement et évoqué la manière dont les points forts de la riposte au sida peuvent être exploités en faveur de ces questions.
« La lutte contre le VIH ne peut pas se faire de façon isolée. Son intensification requiert des systèmes de santé intégrés opérationnels et des communautés responsabilisées grâce à l'accès aux droits et aux biens fondamentaux, notamment l'alimentation, la nutrition et l'éducation de base », a expliqué Françoise Barré-Sinoussi.
Les participants ont mis en avant les enseignements tirés de l'intégration des programmes et des services de lutte contre le VIH et la tuberculose et ont évoqué les liens entre les services de santé sexuelle et reproductive et les services de santé maternelle, néonatale et pédiatrique, en particulier au niveau des efforts en faveur de l'élimination des nouvelles infections au VIH chez les enfants et du prolongement de la vie de leurs mères. Dans un vibrant plaidoyer, M. Sampaio s'est prononcé pour la mise en œuvre de l'ensemble de services intégrés tuberculose/VIH recommandé afin d'éviter un million de décès par tuberculose chez les personnes vivant avec le VIH d'ici 2015.
Les participants ont également noté qu'au fur et à mesure de l'expansion de l'accès à la thérapie antirétrovirale, la riposte au VIH évolue, passant du statut de réponse d'urgence spécifique à une maladie à celui d'un défi lié à la gestion d'une maladie chronique qui doit être abordée dans le contexte d'autres affections chroniques. De nombreux pays ayant une forte prévalence du VIH sont également confrontés à l'émergence d'épidémies d'autres infections chroniques, comme les hépatites B et C, ainsi que de maladies non transmissibles, telles que les maladies cardio-vasculaires et respiratoires chroniques et le diabète.
Les participants à la table ronde ont insisté sur le fait que les bénéfices d'une approche intégrée des services anti-tuberculose et anti-VIH pour les patients, les programmes et les partenaires se traduisent par un meilleur accès à des soins complets, des économies de coûts et une diminution de la morbidité et de la mortalité. L'approche combinée VIH/hépatite C adoptée par le Brésil a été citée comme exemple d'une approche intégrée centrée sur le patient. De même, la prévention de la transmission du VIH de la mère à l'enfant, y compris le traitement et les soins pour les mères et leurs enfants, a été mise en avant en tant qu'élément intégral et essentiel pour parvenir aux objectifs 4 et 5 des Objectifs du Millénaire pour le développement et appliquer la Stratégie mondiale pour la santé de la femme et de l'enfant du secrétaire général des Nations unies.
La table ronde a conclu que le moment était bien choisi pour examiner les moyens d'utiliser l'élargissement de la prévention, du traitement, des soins et de l'appui en matière de VIH non seulement pour favoriser des services de santé de haute qualité durant des périodes particulières de la vie, comme la grossesse et l'enfance, mais aussi pour renforcer la lutte contre tout un éventail d'autres affections et répondre aux problèmes de développement concernant, entre autres, la sécurité alimentaire, la pauvreté, la toxicomanie, les droits de l'homme et l'égalité entre les sexes. Par conséquent, atténuer l'impact du VIH est capital pour atteindre l'OMD numéro 6 et les autres objectifs de développement.
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